On dit qu'ils le lui ont offert samedi, pour son 63e anniversaire. Ils: les dix-sept auteurs recensés par ordre alphabétique en couverture et mis en pages dans un ordre aléatoire; le: un recueil de leurs historiettes au titre générique (Contes de campagne) et au sous-titre national-pragmatique (Nouvelles de France); lui: le grand tiers homme, le Dubo-Dubon-Dubonnet de la confusion des genres, le Che-chef-Chevènement de la présidentielle. Subliminalement omniprésent en chacun de ces édicules fictionnels, suggéré dans le sabir sous-debordien de la postface et soufflé en quatrième de couverture, il n'est explicitement nommé que dans la préface boursouflée de Régis Debray. Encore faut-il attendre le troisième feuillet de la contribution du médiologue moustachu pour qu'y soit identifié «notre homme», par le biais de cet indice: «Il a traversé personnellement la mort.» Le lecteur, dont l'oeil alors se mouille et le coeur soudain se serre, y perçoit la pudique allusion à la near death experience dont s'enrichit la carrière de l'alors encore ministre de l'Intérieur. Et comprend mieux comme et pourquoi le rassemblement hétérogène de ses partisans fait si puissamment songer à une secte, et lui-même à un gourou. Debray parle encore d'un «Chevènement (qui) appartient curieusement au domaine romanesque», et de «la politique (qui) a tout intérêt à se placer sous le signe de la littérature». Si l'adverbe curieusement est bien vu, le mot littérature constitue un contresens; comme l'établira
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