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Libération
TRIBUNE

La nouvelle économie solidaire

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par Jean Gadrey
publié le 12 mars 2002 à 22h33

Le discours sur la nouvelle économie s'est un peu calmé, remontée du Nasdaq oblige. Mais les illusions sur les nouvelles technologies comme outils majeurs de croissance et d'obtention de gains de productivité élevés sont toujours présentes. Et le modèle américain reste celui vers lequel tous les regards sont tournés, en raison de son avance technologique. On en oublierait que les Etats-Unis représentent un antimodèle social, qui détient tous les records du monde développé en matière d'inégalités sociales, de pauvreté, de ségrégation urbaine, de violence, de crimes et de taux d'emprisonnement.

Supposons maintenant que l'on adopte une autre définition de la «nouvelle économie», moins stupidement technologiste et financière. Elle désignerait alors une économie très innovante, favorisant la diffusion des nouvelles technologies, mais capable de concilier expansion économique et performances sociales: faible taux de chômage (inférieur à 5 %), qualité décente des emplois, des conditions de travail et de la protection sociale y compris pour les salariés du bas de l'échelle, inégalités de revenus limités, inégalités réduites entre hommes et femmes aussi bien dans le travail qu'en matière d'accès aux postes de responsabilité politique, taux de pauvreté aussi faible que possible, niveau élevé de participation à la vie publique, relations sociales acceptables dans les entreprises (information et consultation des salariés), préservation de l'environnement.

Si tel était le cas, il faudrait