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Libération
TRIBUNE

Le débat, pas l'invective

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par Pascal Boniface et Bertrand BADIE
publié le 13 mars 2002 à 22h34

Depuis plusieurs semaines des agressions ont eu lieu contre des lieux du culte juif ou contre des membres de la communauté juive française. Quelle que soit l'ampleur exacte de ces agressions, nous les condamnons avec la plus extrême vigueur. Nul, au sein de la République française ne doit être inquiété en raison de son identité, de ses croyances. L'antisémitisme est contraire aux principes de la République et à nos convictions. Il doit être combattu et les auteurs de tels actes doivent être retrouvés et jugés.

Pour combattre l'antisémitisme, il ne faut cependant pas tomber dans certains excès. Dire, comme l'ont fait plusieurs responsables israéliens, que la France est le pays occidental où l'antisémitisme est le plus développé, n'est non seulement pas conforme à la réalité, comme l'a montré le «Livre blanc» réalisé par l'Union des Etudiants juifs de France et SOS-Racisme publié hier matin dans Libération, mais peut être aussi ressenti comme injurieux par l'immense majorité des Français qui rejette ce fléau. Affirmer, comme l'a fait le Premier ministre israélien Ariel Sharon, que les juifs ne sont pas en sécurité en France, car il y a dans le pays 6 millions d'Arabes, est inadmissible. En stigmatisant une communauté, en laissant penser que l'affrontement entre communautés juive et musulmane est inéluctable, M. Sharon en dit long sur ses convictions profondes. Nous nous félicitons que de nombreux responsables de la communauté juive française se soient désolidarisés de tels prop