L'Algérie n'est plus une guerre sans nom depuis que l'Assemblée nationale a voté le 11 juin 1999 la reconnaissance du terme «guerre d'Algérie». Alors l'idée qu'il faille une date afin de se souvenir pointe dans les esprits. Mais quelle date ?
Jusqu'à aujourd'hui, les dates de commémoration retenues pour les guerres étaient celles des armistices : 11 novembre 1918 et 8 mai 1945 pour les guerres mondiales. Dans les deux cas, la France était sortie vainqueur de ces conflits.
Il est vrai qu'une date de souvenir n'est pas nécessairement une date de réjouissance. Pour l'Algérie, la date du 19 mars 1962 marque l'«armistice», le cessez-le-feu officiel des accords d'Evian, le début du retrait des troupes françaises d'Algérie. C'est la «libération» pour des milliers de conscrits partis se battre sur cette terre. C'est le soulagement pour des millions de Français métropolitains qui espèrent dans le retour de leurs fils, le retour au calme et la fin des tensions. C'est la joie pour les partisans de l'indépendance de l'Algérie qui y voient la victoire de leur combat.
Et pourtant, le 19 mars 1962 n'est pas une date de consensus national, loin s'en faut. En Algérie, le 19 mars n'est qu'un cessez-le-feu «sur le papier». L'OAS déclenche à partir de cette date une vague d'attentats meurtriers afin de prouver qu'elle occupe le terrain. Le 19 mars marque aussi le début de l'abandon des supplétifs (harkis, moghaznis...), l'armée française ayant reçu l'ordre de ne pas les ramener en France. Livrés à