Menu
Libération

Chirac, élu en un tour de mains

Article réservé aux abonnés
par
publié le 18 mars 2002 à 22h37

C'est très à la mode de se moquer de Chirac parce qu'il ne sait faire qu'une chose: serrer des mains. C'est vrai que c'est là qu'il est le meilleur, reconnaissons-le. Mais nous voudrions quand même mettre en garde ceux qui se gaussent, vaguement condescendants, de ces serrages de mains-là. Car ils peuvent justement mener plus sûrement à l'Elysée qu'un mandat réussi (ce qui n'est en l'occurrence pas le cas). Voici comment, en effet (et c'est là qu'il est fort, ce chameau-là), le candidat Chirac Jacques peut emporter l'élection présidentielle grâce à cet exercice paluchéen:

1) les sondages pronostiquent des écarts entre les deux principaux candidats de l'ordre de 1 % au second tour. Compte tenu d'un taux d'abstention habituel de l'ordre de 20 %, l'écart en voix serait donc de l'ordre de 300 000 voix;

2) en une minute, en traversant une foule à raison de 1,5 à 2 secondes (suffisantes pour une poignée de main, un regard appuyé et un sourire) par personne, 40 mains peuvent être serrées par le candidat Chirac en visite électorale dans la région. Soit 2 400 en une heure, et 10 000 en une journée.

Il reste 50 jours avant le second tour: 50 multipliés par 10 000 = 500 000 poignées de main peuvent encore être distribuées... C'est plus que l'écart en voix qui sera constaté au second tour;

3) bien entendu, il y a ceux qui viennent la lui serrer déjà conquis et ceux qui sont toujours hésitants (on partira du principe que les électeurs hostiles ne font pas le déplacement). Cette incertitude d