La gravité de la situation du Japon est maintenant bien connue. Les banques ont à leur actif des mauvaises créances non provisionnées pour un montant considérable, probablement équivalent à 20 % du PIB. L'insuffisance de provisions représente quatorze années de profits des banques. Si aucune aide extérieure ne leur est donnée, elles resteront pendant des années dans l'incapacité de distribuer du crédit, par manque de capital.
Face à cette situation, toutes les solutions de politique économique ont été utilisées sans succès durable: dépenses d'investissement public; injections de liquidités par la Banque centrale, soit dans les comptes des banques soit par rachat de titres publics; enfin, depuis l'année dernière, affaiblissement du yen, avec comme objectif le retour à un taux d'inflation positif grâce à l'inflation importée.
Si la crise financière empire au Japon, avec d'autres défauts de compagnies d'assurances, un retrait massif de dépôts bancaires, un effondrement du yen, peut-il y avoir en conséquence une crise financière mondiale?
Le premier risque est financier. Les intermédiaires financiers japonais, d'une part, peuvent faire faillite, d'autre part, vendre leurs avoirs à l'étranger soit pour obtenir des liquidités (cas des assureurs), soit pour réduire le risque de change et le besoin de fonds propres qui lui est associé (banques). Cela pourrait faire chuter les Bourses et monter les taux d'intérêt dans le reste du monde, mais ce n'est pas le cas, en raison de l'intervent