Jusqu'à la semaine dernière, je pensais être président d'une association médicale humanitaire et soudain la radio m'apprend qu'il pourrait aussi bien s'agir d'un réseau pédophile. Il y a des jours où il devient difficile de conserver l'envie de faire ce travail.
Les faits sont d'une exceptionnelle gravité. Ils sont rendus publics sous la forme d'un rapport du Haut-Commissariat aux Réfugiés: «La violence et l'exploitation sexuelle: l'expérience des enfants réfugiés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone». Une semaine plus tard, Sylvie Brunel, ex-présidente d'Action contre la faim se lance dans les colonnes de Libération (1) dans une violente diatribe sur le mode «tous corrompus» en passant en revue toutes les dérives possibles d'un milieu associatif décrit comme essentiellement motivé par la recherche de parts de marché et le salaire de ses dirigeants. Ainsi, les ONG, autrefois parées de toutes les vertus, sont collectivement livrées à la vindicte publique.
Le document du HCR rapporte que des employés d'organismes d'aide se sont rendus coupables de violences et d'exploitation sexuelles à l'encontre de réfugiés, principalement des filles âgées de 13 à 18 ans. Le rapport distingue violence sexuelle et prostitution et indique que l'âge en dessous duquel avoir des relations sexuelles est contraire à la loi ou à la morale varie notablement d'une culture à l'autre. Le fait que des employés d'organismes d'aide puissent être impliqués dans des actes de violence sexuelle, s'il nous ch