La Semaine de la presse à l'école vient de se dérouler. Ce temps d'éducation aux médias et de réflexion sur la presse rappelle chaque année l'importance de la liberté d'expression. Cette manifestation constitue un rappel institutionnel de l'intérêt du regard critique pour vivifier une société démocratique.
Au-delà de cette Semaine, tout au long de l'année, des milliers de jeunes créent leurs journaux dans les collèges, les lycées, les quartiers et les villes. Publications d'amateurs, leur diversité et le vaste public qu'ils touchent font de ces journaux d'initiative jeune des outils d'information, de réflexion et de revendication exceptionnels. Ils représentent des lieux collectifs privilégiés pour une prise de parole libre et autonome. Le plus souvent lus et appréciés, nombre d'entre eux demeurent néanmoins ignorés ou, pire, censurés.
La liberté d'expression des mineurs est reconnue comme un droit inaliénable. Pourtant, bien que la France ait ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant il y a plus de douze ans, aucune transcription n'a été adoptée à l'exception de la circulaire n° 91-051 du ministère de l'Education nationale qui garantit aux journaux lycéens de pouvoir s'exprimer relativement librement au sein des lycées publics. Dans les faits, l'indépendance des journaux faits par les jeunes d'une part au sein des lycées privés et agricoles, d'autre part dans des quartiers et des villes n'est pas garantie. La loi de 1881 sur la presse ne prend pas en compte