Il fallait s'y attendre. A l'approche du 40e anniversaire du traité de l'Elysée, signé le 22 janvier 1963 entre la France et la République fédérale d'Allemagne (RFA), et dans une situation où le fameux moteur franco-allemand paraît quelque peu grippé, les campagnes électorales en France et en Allemagne ne pouvaient pas ne pas produire des propositions en faveur d'un nouveau traité entre les deux pays. En 1995, c'était au candidat Edouard Balladur de lancer cette idée, cette fois-ci c'est le tour de son rival de l'époque, Jacques Chirac, et aussi de Jean-Pierre Chevènement, qui l'a reprise à son compte. Dans son discours de candidat à Strasbourg consacré à l'Europe, le président de la République a plaidé pour «un nouveau pacte fondateur, qui prévoirait un saut qualitatif dans la coopération entre nos administrations, nos diplomaties et nos armées».
Certes, depuis le traité de Maastricht, la coopération franco-allemande a perdu de sa force d'entraînement pour l'Union européenne dans son ensemble. Le sommet de Berlin en 1999 sur l'Agenda 2000 et celui de Nice en décembre 2000 ont même fait paraître au grand jour des divergences d'intérêt profondes. Les relations franco-allemandes se sont mises à faire partie du problème européen au lieu d'en proposer la solution.
Le diagnostic d'un certain essoufflement du moteur franco-allemand est largement partagé par les acteurs et les observateurs. Un «nouveau pacte fondateur» pourrait effectivement redynamiser ces relations si on pouvait