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Libération
TRIBUNE

L'humanitaire doit être responsable.

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par Jean-Fabrice PIETRI
publié le 27 mars 2002 à 22h43

«Libération» a publié le jeudi 7 mars une interview de Sylvie Brunel, présidente démissionnaire d'ACF (Action contre la faim) dans laquelle elle exprimait ses désillusions à l'égard d'ONG qui, selon elle, «sont devenues un business» et où les niveaux de rémunération et le choix des missions lui semblent ne plus être en rapport avec les idéaux de départ. Elle en appelait à l'Etat pour qu'il «remette de l'ordre» dans le milieu associatif humanitaire. Un des responsables d'ACF lui répond ci-dessous.

L'humanitaire serait en train de perdre son âme. Les humanitaires deviendraient au mieux des «fonctionnaires» de l'assistance internationale, au pire des «businessmen» de l'aide d'urgence. Une «caste» nouvelle d'humanitaires aurait perdu le sens de l'engagement et ne serait plus préoccupée que de «parts de marché» dans une logique purement financière. Voilà en tout cas ce qui ressort du discours que Sylvie Brunel, ex-présidente d'ACF, nous assène par médias interposés.

Ces accusations sont gravissimes. Il n'est pas possible de salir l'honneur et la probité de centaines de personnes travaillant pour des organisations humanitaires pour la simple satisfaction de ressentiments personnels. Car, avouons-le, la discussion actuelle engagée sur un terrain polémique par l'ancienne présidente d'ACF masque, derrière l'apparence de vrais débats, un simple échec personnel à la tête d'une organisation qui a, de façon associative, rejeté sa façon autocratique de présider.

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