Le 11 février dernier, s'achevait la seconde conférence de citoyens (la première, sur les organismes génétiquement modifiés, avait eu lieu en 1998) consacrée au thème «changements climatiques et citoyenneté» (1). Elle était organisée par la Commission française du développement durable (CFDD) en partenariat avec la Cité des sciences de La Villette.
Rappelons le principe : on prend une quinzaine de femmes et d'hommes sans qualités, on les enferme ensemble pour deux week-ends dans une école haut de gamme où des spécialistes leur distillent le su et le non-su, les avantages et les risques potentiels qu'il y aurait à vivre comme ceci ou comme cela ; ils écoutent, interrogent, échangent. On laisse réchauffer quelques semaines puis on confronte ces profanes devenus assez savants à de nouveaux experts ou décideurs qu'ils ont eux-mêmes choisis aux fins de les cuisiner. Ils les cuisinent avec l'audace de profanes devenus assez savants, confrontent leurs nouveaux savoirs et leurs récentes convictions avec le savoir-faire de ceux qui savent et font depuis toujours ; puis se retirent pour délibérer... Jusqu'à l'aube, le médecin et l'ajusteur, les sympathisants du PS et ceux du FN, l'institutrice et la retraitée, les Français «de souche» et la beurette, parlent de l'avenir à la lumière de leur science neuve. Et ils s'entendent sur une proclamation. Puis vient la conclusion par une conférence de presse. Les porte-parole lisent lentement, avec une solennité assumée : «Nous, citoyens... atte