Le crétin voyage bien, et d'en deçà au-delà du boulevard périphérique, c'est en foule que le supporter de football donne sa mesure. Ainsi mercredi à Saint-Denis, à la 58e minute de la joute opposant les sélections française et écossaise, quand entra dans la danse, côté bérets, Christian Karembeu, et que la déroute des kilts était de longtemps consommée. On a bien cherché un sens à la manifestation imbécile à l'encontre de Karembeu, mais en vain ; et sans doute chacune des hypothèses postérieurement avancées joua sa partie dans cette bronca lamentable, tant il est vrai que le stade est cette auberge espagnole où chacun apporte son inconscient avec son inconscience, pour projeter sur tel ou tel joueur moult fantasmes plus ou moins refoulés (car le con est profond comme son sifflet est strident). Les gazettes spécialisées l'exonèrent en insinuant pudiquement que la médiocrité footballistique du joueur en est seule la cause, mais cette hypocrite candeur ne convainc pas : elle n'explique pas la haine. Aussi notre intime conviction s'est-elle renforcée que, dans Christian Karembeu, c'est bien l'homme noir qui fut symboliquement lapidé. L'homme noir, et, pour mieux dire, le Nègre. On rétorquera qu'il y a beaucoup de Blacks, dans l'équipe championne du monde. Certes, mais il en est peu qui touchent d'aussi près que celui-ci la femme blanche emblématique qu'incarne le top model Adriana, son épouse à la ville. Et moins encore qui, comme lui en référence explicite à des essais nucléa
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