Faut-il que nous payions ici le prix de la charge sanglante qui frappe la Palestine et Israël ? Il semble bien que les imbéciles aient décidé de se donner la main pour nous entraîner dans la ronde d'un affrontement toujours plus radical. Après d'autres attentats, voici que des lieux de cultes juifs, des biens et des personnes sont l'objet de violences ou de destructions. Dire qu'il s'agit là de manifestations d'antisémitisme est une évidence. Peu importe qu'elles trouvent leurs sources dans le sort révoltant fait au peuple palestinien et dans la folie politique de M. Sharon ou qu'elles s'inscrivent dans un contexte de déshérence sociale. Ces violences conduisent à la mise en cause d'une responsabilité collective qui serait celle des juifs. C'est là un mécanisme qui est le fondement de tout racisme. C'est intolérable.
On peut et on doit sanctionner ces faits : sans faiblesse. Bien sûr, les pouvoirs publics doivent pouvoir s'exprimer, agir et réprimer. Cela ne suffit pas. Nous avons besoin d'autre chose, d'un refus collectif de cette haine qui prend corps. Accepter l'Autre, c'est, d'abord, affirmer qu'il n'y aura pas de solution sans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à exister dans un Etat aux frontières aussi sûres et reconnues que doivent l'être celles d'Israël.
Lutter contre le racisme et l'antisémitisme, c'est aussi refuser l'enfermement communautaire. Chacun de nous, d'où que nous venions, quelle que soit notre appartenance, est comptable du rejet du racisme.