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Libération
TRIBUNE

Proche-Orient : retournons à la négociation, sans conditions

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publié le 3 avril 2002 à 22h54

Mercredi dernier, alors qu'Israël célébrait l'une des fêtes les plus significatives du peuple juif, la Pâque, des dizaines d'Israéliens ont été assassinés par un kamikaze palestinien à Netanya. Les rescapés ont raconté que l'homme a jeté un regard circulaire, les a dévisagés et s'est fait exploser de sang-froid. En réaction à cet acte, et à trois autres survenus depuis, le gouvernement israélien a ordonné la mobilisation de 20 000 réservistes et s'est lancé dans une vaste opération contre l'Autorité palestinienne, qui est à l'initiative de tels actes terroristes et les encourage, selon les termes mêmes du gouvernement israélien.

A nouveau se fait jour l'étrange contradiction: d'un côté, il s'agit d'un des Etats les plus puissants du Proche-Orient, du point de vue militaire et économique, et aussi par la solidarité qui règne entre ses habitants et leur détermination à défendre leur pays. De l'autre, cet Etat se montre d'une fragilité étonnante: en son tréfonds, d'une manière presque tragique, il manque de confiance en son existence, en la foi qu'un jour il puisse avoir un avenir dans cette région.

Qu'on me pardonne mon emphase dramatique, mais j'écris ces lignes depuis la «ligne de front»: je suis assis dans un café, dans le centre commercial proche de mon domicile, dans un village à la périphérie de Jérusalem. A cette heure, je suis le seul consommateur, là où, il y a quelques mois, se retrouvait, nuit et jour, une foule nombreuse. Autour de moi se pressent quelques clients, d