Après le match, c'est toujours la même déréliction. Petit, grand ou superchelem réussi ou failli, quand l'arbitre siffle la fin du match, il siffle d'abord la fin du jeu. Au moins restait-il des pubs et des bistrots avec des filles rousses ou des souffleurs de cornemuse, et dans la rue des restes de rugby. Il semble que cela soit fini, ça. L'ovale aussi met en scène sa professionnalisation, et il fait ça avec une violence qui nous laisse tout chose. On les a vues et revues à la télé et à satiété, les images du triomphe national en bleu et à quinze, mais ce n'était plus les mêmes images. Samedi, un peu de l'essence du rugby est mort, lorsque les haut-parleurs du stade de Saint-Denis se sont mis à dégueuler I'll Survive, dans un remake vespéral et tristounet d'un certain soir de juillet 98 et de Coupe du monde avec un ballon rond. Samedi, au Stade de France, le rugby est un petit peu devenu manchot, et ce fut pitié de voir comme cette métamorphose fut orchestrée. La musique, bien sûr de Star Wars, qui accompagne ces triomphes romains et inévitable reprise de We are the Champions au choeur du troupeau, mais pas seulement. Quel mimétisme inspira les poses signifiant la liesse des vainqueurs vautrés sur la pelouse autour du trophée, pour dupliquer exactement les clichés de leurs collègues aux pieds agiles, après qu'ils eurent remporté le championnat d'Europe des nations footballistiques ? Certainement, ce service après-vente a été pensé. Le soir venu, sa préméditation devint
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