Dans son discours du 4 avril dernier, le président Bush a exigé un retrait «sans délai» de l'armée israélienne des territoires palestiniens envahis. Lui-même et ses conseillers ont précisé depuis que cette exigence devait être prise au pied de la lettre. En conséquence, tandis que le secrétaire d'Etat Powell musarde en Europe et en Afrique du Nord, Sharon renforce son cabinet de guerre et redéploie Tsahal en Cisjordanie de façon à concentrer le feu sur les villes et les camps de réfugiés, où l'on découvrira bientôt des charniers. Secondairement, les réservistes israéliens tombent dans des embuscades, et les attentats-suicides continuent. Dans les chancelleries, dans la presse, on s'épuise à suivre les méandres de la politique américaine, hésitant entre l'idée inquiétante que le patron ne sait pas se faire obéir et celle, encore plus inquiétante, qu'il s'agit d'un jeu concerté.
Mais pourquoi les pays européens, qui ont clairement dit que chaque journée, chaque heure de combats en plus comporte un péril de mort pour les populations palestiniennes et accroît l'insécurité des Israéliens, en faisant courir de graves dangers à la paix dans toute la région, ne reprendraient-ils pas l'initiative ? Pourquoi ne prendraient-ils pas une initiative, si possible tous ensemble et à défaut séparément ? Pourquoi ne demanderaient-ils pas sans délai la pleine reconnaissance internationale de l'Etat palestinien ?
On peut invoquer des analogies historiques. On peut imaginer que Yasser Arafat, depu