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Libération
TRIBUNE

Marchons pour la paix

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publié le 17 avril 2002 à 23h03

Nous pouvons, bien sûr, condamner les Palestiniens ou les Israéliens, ou les deux ensemble, démontrer leur culpabilité dans le drame actuel, traiter les uns ou les autres d'assassins, et puis ? Que faire maintenant ? L'histoire d'Israël ne s'arrête pas à Sharon et celle du peuple palestinien, dans sa marche vers l'indépendance, à Arafat. Avant de répondre, essayons de comprendre. Ces dernières années, Israéliens et Palestiniens commençaient à s'accepter. Comment ce lent processus s'est-il rompu ? Pourquoi, d'un rêve que nous pensions tous réalisable, à Camp David en décembre 2000 et à Taba en janvier 2001, en sommes-nous arrivés aux massacres de Netanya, Jérusalem et Jénine ?

J'ai rencontré Arafat pour la première fois en 1969, près d'Amman. Entouré d'hommes armés de kalachnikovs et secondé par Abou Iyad, Arafat complotait pour la prise de pouvoir en Jordanie ­ où la majorité de la population est d'origine palestinienne ­ et, de là, pensait partir à la conquête de toute la Palestine. «Je vous donne rendez-vous l'année prochaine à Tel-Aviv», m'avait-il dit alors en me quittant.

J'ai connu Ariel Sharon en 1970, près de Tel-Aviv. Moshé Sneh, leader du Parti communiste israélien, avait organisé pour moi une rencontre à laquelle il participait et où se trouvait également Golda Meir, alors Premier ministre. Nous étions au début de cette époque qui restera dans les mémoires sous le nom de Septembre noir. Nous ne parlions que de cela. Le roi Hussein de Jordanie, découvrant le complot