Décidément, le printemps n'est pas la saison du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). L'an dernier, à la même époque, les neuf sages, dépassés par la téléréalité, impuissants face au Loft et ses promoteurs, se défoulèrent sur Skyrock, bouc émissaire idéal pour tenants de l'ordre moral (1). Voilà aujourd'hui les sages épinglés par la Cour des comptes. Je pourrais facilement, à mon tour, leur renvoyer leurs leçons, mais leurs manières ne sont pas les miennes.
Et surtout, parce que je respecte les personnes, c'est l'institution, et elle seule, qu'il faut remettre en cause. Née à une période où la mode était de se méfier des élus, cette autorité s'est établie sans autre légitimité que la «bonne réputation» de ses membres appelés «sages», sorte de saints laïques à usage administratif. L'expérience que nous vivons à Skyrock est de ce point de vue éclairante. Sur quoi fondent-ils leurs décisions ?
Pas sur le respect du public : le plébiscite d'une radio comme Skyrock avec 4 millions d'auditeurs par jour ne les empêche pas d'en restreindre le développement autant qu'ils le peuvent. Si Skyrock n'émet pas dans une centaine de villes en France alors que c'est la première radio des moins de 25 ans, c'est parce qu'ils en méprisent les jeunes auditeurs, nouvelle «classe dangereuse» à leurs yeux.
Pas sur le respect de l'apport culturel et social : Skyrock, radio multiculturelle, est, avec le rap, le moteur médiatique du renouveau de la chanson d'expression française. Dans le même temp