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Libération

Un euro international

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publié le 22 avril 2002 à 23h06

La place de l'euro dans les transactions commerciales et dans les réserves de change est clairement inférieure à celle qu'elle devrait être. Les banques centrales joueront un rôle majeur dans le passage à un rôle international plus important pour l'euro. Nous soutenons la thèse selon laquelle ce passage ne se fera pas progressivement, mais brutalement.

Aujourd'hui, l'euro n'est pas une vraie monnaie internationale, car une monnaie internationale est d'abord la monnaie des échanges commerciaux et des investissements financiers. Or, si sa part dans les émissions obligataires internationales est presque égale à celle du dollar, l'euro n'est utilisé comme monnaie de facturation que dans 12 % du commerce mondial, contre 50 % pour le dollar. Seulement 12 % des réserves de change des banques centrales sont investies en euros, contre 76 % en dollars fin 2000.

Quelle est la nature de l'équilibre entre le dollar et l'euro ? De 1996 à 2000, le déficit extérieur des Etats-Unis a été plus que financé par les entrées de capitaux privés (investissements directs, achats d'actions et d'obligations privées) et naturellement le dollar s'est apprécié vis-à-vis de l'euro.

A cette époque, l'incitation pour les investisseurs à passer à l'euro était donc très faible : les rendements financiers étaient plus élevés aux Etats-Unis, l'euro se dépréciait. Au début de la récession américaine, les flux financiers privés à long terme vers les Etats-Unis ayant faibli, le dollar aurait dû se déprécier par rappo