A quoi pensent nos footballeurs ?

J'ai 33 ans et je suis passionné de football depuis tout petit. Comme pour beaucoup en France, les victoires en Coupe du monde, en 1998, et en Championnat d'Europe, en 2000, restent pour moi des souvenirs inoubliables.ÊA l'époque, tout le monde n'avait de cesse de louer cette équipe composée de joueurs d'horizons divers et variés. Eux-mêmes se plaisaient à mettre en avant ces différences si représentatives de la France d'aujourd'hui, que Le Pen avait alors fustigées.

Depuis dimanche, tout a changé. L'extrême droite sera présente au second tour de la présidentielle en France et pas un joueur de cette équipe n'a cru bon jusqu'à présent de faire un commentaire. A l'heure où tout le monde se mobilise pour faire barrage au racisme et à la haine, aucun de nos 23 héros ne s'est prononcé, si ce n'est Karembeu, qui, lui, le seul ­ quel courage ­ avait osé prendre parti pour Jospin avant même le premier tour.

Les joueurs et leur entraîneur, si prompts à défendre un des leurs ­ Karembeu justement (peut-être que lui avait déjà compris) ­ lorsqu'il se fait siffler, n'auraient-ils donc aucune préoccupation pour les autres Noirs, les autres Arabes, ceux de la rue, qui vivent au milieu des gens et gagnent chichement leur vie en affrontant cette réalité ? Voir le FN en tête à Marseille n'inspirerait-il absolument rien à Zidane au point qu'à l'issue de Barcelone-Real il n'a encore une fois parlé que football ? Capitaine Desailly, si beau parleur lorsqu'il s'agit