Tous les candidats à la présidentielle ont, à un moment ou un autre de la campagne, montré leur femme au peuple, 1) pour prouver qu'ils en avaient une signe extérieur de richesse, gage d'honorabilité; 2) pour attester qu'ils n'étaient pas homosexuels; 3) pour faire joli sur la photo qui serait reproduite en quadrichromie dans Gala. Mégret et sa souris se sont même affichés côte à côte sur les panneaux électoraux. Un seul couple n'est pas apparu publiquement : Jean-Marie et Arlette. Pourtant, c'est celui-là qui a gagné les élections... Jean-Marie et Arlette, c'est la France 2002. C'est moderne. C'est hip, c'est hop, monsieur a son boulot (à Saint-Cloud) madame le sien (à la banque), chacun vit chez soi et l'on se retrouve en secret pour s'étreindre. Jean-Marie et Arlette, c'est le couple modèle : socialement à gauche, économiquement à droite et Français avant tout. Français de souche, français de nom, français, français plus-que-français. C'est Père Ubu et Mère Ubu font de la politique. Leur programme commun a pour lui la simplicité et la concision : merdre ! Jean-Marie et Arlette s'entendent comme larrons en foire : même fonctionnement sectaire au FN et à LO, pas d'obscène transparence, même âpreté au gain qui ferait passer le couple Chirac pour des philanthropes. Ah, le croc à phynances plongé dans les deniers de l'Etat ! Ah les côtelettes de rastron à la merdre servis à tous les repas ! même anticommunisme fondateur : elle pétait de plaisir Arlette, dimanche soir,
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Jean-Marie et Arlette, le couple modèle
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par Gérard Mordillat
publié le 26 avril 2002 à 23h10
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