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Libération
TRIBUNE

Pour redessiner l'espoir

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par Eric Coquerel et Christophe Ramaux
publié le 7 mai 2002 à 23h23

Le message de la présidentielle est sans ambiguïté. De façon brouillonne, et parfois de la pire, les électeurs ont de nouveau ­ il s'agit en fait d'une constante depuis vingt ans ­ rejeté à la fois le social-libéralisme et la dépossession rampante de leur souveraineté organisée au nom de la mondialisation et de cette belle construction que pourrait être l'Europe.

Le social-libéralisme ? Sur certains points (la baisse du chômage en particulier), le gouvernement Jospin pouvait se prévaloir d'un bilan honorable. Malheureusement incapable de rompre avec la logique libérale, Jospin a maintenu l'ambiguïté en accélérant les privatisations ou bien encore en adoptant des mesures fiscales d'inspiration libérale.

La mondialisation est d'abord un puissant vecteur idéologique. Par le mot même, on laisse entendre que les principales questions qui se posent aux hommes et aux femmes de cette planète ne peuvent dorénavant être résolues qu'à l'échelle même du monde, où le peuple, par définition, n'a pas de prise. Ces élections ont exprimé une sourde opposition face à cette entreprise de dépossession parfaitement fonctionnelle avec l'antienne du Medef visant à soustraire aux représentants du peuple le pouvoir même de faire la loi, d'édicter des règles pour protéger «ceux d'en bas».

Plus que jamais, une course de vitesse est engagée en Europe entre les forces nationalistes xénophobes qui se nourrissent de ce sentiment de dépossession et la construction d'une force qui se proposerait, non plus d'ac