En décidant de faire campagne sur l'insécurité, en mobilisant les peurs, le discours de Jacques Chirac, avant le 21 avril, a fait la campagne de Jean-Marie Le Pen. La télévision en a rajouté avec délice, comme les souverainistes et quelques conseillers en communication obsédés par l'idée de coller aux sondages.
Le succès du Front national démontre clairement deux choses. La première est qu'il existe une demande de sécurité à laquelle il faudra répondre. La seconde, c'est qu'il est plus que dangereux de jouer avec les peurs, les angoisses et l'idée qu'il existe des solutions toutes simples ; la peur du loup l'a fait sortir du bois et l'on ne sait plus que faire, sinon défendre la démocratie. Mais ceci ne dispense pas de répondre aux problèmes posés. A l'heure de toutes les surenchères, il est urgent de répéter que la sécurité ne se fera pas sans un projet social et éducatif.
Si chacun a droit à la sécurité et si rien ne justifie la délinquance et la violence, il n'empêche que la répression ne saurait, à elle seule, constituer une politique. Et ceci pour trois raisons.
La première tient à ce que si l'insécurité est inacceptable, elle a cependant des causes, et d'abord des causes sociales. Bien sûr, tous les jeunes vivant dans des conditions difficiles et des quartiers défavorisés ne tombent pas dans la délinquance et celle-ci ne leur est pas réservée. Prenons garde aux amalgames. Il n'en demeure pas moins que la plupart des jeunes délinquants vivent dans des conditions que beauco