«Vous avez raison, mais on ne peut pas le dire car c'est électoralement suicidaire.» Voilà ce que rétorquaient généralement les politiques face à la montée du chômage au milieu des années 90 !
Au tournant du siècle, alors que la croissance était repartie et l'emploi au beau fixe, le grand mensonge par omission, de ceux qui savent mais se taisent et disent rarement tout haut ce qu'ils pensent tout bas, prenait des allures rassurantes : pour l'instant tout va bien, la nouvelle croissance portée par les nouvelles technologies annonce des lendemains merveilleux ! Les quatre glorieuses de la fin des années 90 rappellent celles de la fin des années 80.
Cette fois, ce n'est plus la guerre du Golfe qui explique le plongeon économique. La bulle technologique a éclaté comme naguère la bulle financière. La France est en campagne électorale et attend la reprise comme elle écoute les candidats : avec quelque doute. La voix des Cassandre qui s'inquiètent du vieillissement et de l'implosion démographique de l'Europe reste inaudible.
Pourtant, ils se trompent, les cheveux gris iront de pair avec une croissance molle et l'histoire est là pour nous rappeler que le déclin démographique des sociétés n'a jamais été suivi d'expansion et de rayonnement, bien au contraire. Mais cet augure n'intéresse pas les politiques : le bal peut continuer jusqu'aux élections. Au-delà, c'est du très long terme et on ne gagne pas des voix en portant des mauvaises nouvelles.
La critique est facile et je suis souvent i