Les signes du rejet du capitalisme anglo-saxon dans beaucoup de pays d'Europe se sont multipliés. Le niveau de risque du modèle anglo-saxon est plus important (gestion des entreprises, comportement des ménages, marché du travail, retraite et protection sociale...). Il est accepté par les citoyens, alors que les Européens, eux, ne souhaitent pas ce niveau de risque. La différence entre les deux modèles, anglo-saxon et européen continental, est surtout liée au degré d'aversion au risque des citoyens. Comparons, à titre d'exemple, la France et les Etats-Unis. La récession récente permet d'examiner les écarts de réaction. Si l'ajustement des stocks est aussi violent dans les deux pays, ça n'est pas le cas pour l'investissement, pour l'emploi et la productivité.
A la différence de la France, l'absence de déclin durable de productivité aux Etats-Unis en 2000-2002 est très remarquable. S'agissant des salaires, le lien est beaucoup plus fort avec le cycle aux Etats-Unis : accélération forte de 1995 à 2000, puis ralentissement rapide ; ce lien est inexistant en France. Quels en sont les effets de cette réactivité aux Etats-Unis ? La dégradation des profits y semble moins durable. Le ralentissement de la consommation y est plus net, conséquence de l'ajustement plus violent de l'emploi et du salaire. Le taux de chômage remonte plus vite en cas de recul cyclique de l'activité. La réaction défensive des entreprises est plus forte aux Etats-Unis.
Les comportements financiers ensuite. Le tau