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Libération

D'une défaite à l'autre

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publié le 3 juin 2002 à 23h48

Au lendemain de la défaite des Bleus contre le Sénégal en match d'ouverture de la Coupe du monde 2002, tous les observateurs s'accordent à dire que l'équipe de Desailly n'a pas été à la hauteur des espoirs investis. Et si l'équipe de France n'avait tout simplement pas envie, pour de bonnes raisons, de gagner cette coupe 2 002 ou, du moins, pas suffisamment envie ? Et si la «gueule de bois» du 1er juin n'était que la conséquence de celle du 21 avril ? Car enfin, gagner la Coupe du monde pour qui, pourquoi et surtout à quoi bon ? Il serait naïf en effet de croire que les événements récents, la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle, n'aient pas eu une quelconque répercussion sur le moral des joueurs de cette équipe de France que l'on dit volontiers multicolore, constituée de nombreux Français issus de l'immigration ou des DOM-TOM. Or, pour remporter une compétition d'un tel niveau, il faut posséder un moral d'acier, une volonté infaillible et un enthousiasme sans borne. Est-ce le cas des Desailly, Henry, Vieira, Thuram et consorts ? Sont-ils vraiment prêts à se démener sur la pelouse pour défendre les couleurs d'une France qui, il y a un mois à peine, portait le leader de l'extrême droite au second tour du scrutin le plus important du pays ?

En 1998, la victoire de l'équipe de France inaugurait une nouvelle ère d'espoir et faisait souffler sur le pays un vent d'enthousiasme et d'optimisme sans précédent. La France «black, blanc, beur» communiait dans un élan de