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Libération
TRIBUNE

Philo: mission d'intérêt général

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par André SENIK
publié le 3 juin 2002 à 23h48

Dans un texte intitulé «Le philosophe, le ministre et le prince» publié dans les pages Rebonds le 28 mai, Robert Maggiori, professeur de philosophie et journaliste à Libération, soulignait que la question de la réforme de l'enseignement philosophique dans le secondaire serait «un test» pour le nouveau ministre de l'Education nationale. Luc Ferry, coauteur de quatre ouvrages avec Alain Renaut, retiendra-t-il le projet de réforme élaboré par ce dernier et rejeté par 80 % des enseignants concernés ? Appliquera-t-il le nouveau projet dû à un autre philosophe, Michel Fichant, réforme qui, «approuvée à une très large majorité, (...) doit donc être approuvée dès la rentrée de septembre» ? André Senik, enseignant favorable à la réforme Renaut, lui répond ci-dessous.

Comme d'habitude, le refus corporatiste avance drapé dans les plus nobles idéaux. En témoigne un récent article de Robert Maggiori dans lequel il invite tout bonnement Luc Ferry à céder à la majorité des profs de philo, qui vient de se prononcer par consultation contre une vraie réforme des programmes.

Quand il présidait le Conseil national des programmes, Luc Ferry a défendu le programme réformateur présenté par Alain Renaut en 2000, et a condamné comme catastrophique le contre-programme présenté en 2001 par Michel Fichant. Il a conseillé au ministre en place à cette époque d'ajourner toute décision, afin de ne pas sacrifier pour des années l'enseignement de la philosophie au lycée. C'était là le conseil d'un homme libre