Malgré la situation insurrectionnelle qui dure depuis plus d'un an en Kabylie et les émeutes hebdomadaires localisées dans le reste du pays, le régime algérien a organisé des élections législatives auxquelles il tenait pour se perpétuer sous une apparence démocratique. Sans enjeux réels, ce scrutin a obéi cependant à une logique de lutte de clans et n'apportera pas les changements souhaités par la population, en premier lieu une paix civile réelle. Le président Bouteflika a fait de ces élections une affaire personnelle, recherchant un soutien populaire pour renforcer sa position face à des généraux sceptiques sur sa fidélité. N'étant pas arrivé à imposer la «concorde nationale» à laquelle l'armée a opposé une fin de non-recevoir, il compte sur le départ à la retraite des généraux Mohamed Lamari et Tewfik Médiène qui battent des records de longévité dans leurs fonctions usés par dix années de crise marquées par des violations massives de droits de l'homme qui ont décrédibilisé l'Etat à l'extérieur et à l'intérieur du pays. Ces départs, espère-t-on, donneraient lieu à des nominations d'officiers supérieurs plus respectueux de la fonction présidentielle.
C'est sur fond de ce bras de fer que s'est déroulée la campagne électorale boudée par la Sécurité militaire affaiblie par des conflits internes opposant ses différents services à la direction centrale. La lutte entre Tewfik Médiène et son adjoint Smaïn Lamari est désormais de notoriété publique. Profitant de cette occasion,