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publié le 12 juin 2002 à 23h55

A la radio, mardi matin, pour évoquer la décision du parti chiraquien de maintenir des candidats dans de rares triangulaires gauche-droite-facho, ils parlaient de «début de polémique»... Cette molle conviction disait assez la franche atonie en quoi nous a plongés le premier tour des élections législatives, mais que traduirait-elle, cette atonie ? La prolongation du coup de bambou présidentiel, le fléchissement des convictions principielles, ou le début de la banalisation du FN, façon Lepeltier revisité par Gaudin ? Car si la gauche, qui repose toujours à 82 % de fond, ne dit rien ou presque, le maire de Marseille, imperturbable, déroule ses demi-convictions et son double discours. Dans la même phrase, il exhumait lundi un principe qui eut sa minute de gloire entre les deux tours de la présidentielle et vécut son apogée le 1er mai, le caressant in memoriam et dans le sens du poil avec un ébouriffant cynisme : «Aucun dialogue, aucun accord, aucune compromission avec l'extrême droite.» Puis, considérant que ce principe est bien mort, bien roide et bien froid, il le réinterpréta en une codicillaire oraison, qui vaudrait particulièrement dans la 13e circonscription de son département : «Il vaut mieux que notre candidat reste (...) C'est le meilleur rempart pour éviter l'élection d'un candidat du Front national.» Vous avez vu le tour de passe-passe ? Là, Gaudin, sans plus s'embarrasser de République ni de démocratie, dit tout de go que, pour l'électeur du FN, l'UMP, c'est mieux qu