Même le mot, on ne sait lequel employer pour identifier ce que les autorités israéliennes érigent, à grands frais et sans doute grande illusion, à seule fin proclamée d'enfermer en Cisjordanie les kamikazes palestiniens dont, mardi encore à Jérusalem, un seul tua dix-neuf fois. L'anglais dit fence que le français traduit par barrière, palissade ou clôture mais, diplomatique euphémisme, on sent bien qu'il ne colle pas. L'histoire, qui en est friande, fait plutôt songer à mur à cause, bien sûr, du précédent de Berlin. Fence, c'est à peine bon pour dissuader le crève-la-faim mexicain de pénétrer sur le territoire américain. Alors, pour prétendre séparer les belligérants israéliens et palestiniens... Non, ça ne va pas. Et si ce projet de génie tant civil que militaire est si difficile à appréhender, c'est sans doute que même ses promoteurs ignorent ce que de facto il enfermera. Les colonies de peuplement ainsi isolées comme le craignent les ultras israéliens ? Ou un embryon d'Etat croupion, bantoustan définitivement séparé de Gaza, ainsi que le redoutent les Palestiniens ? La symbolique est si lourde que même Laura Bush, épouse de W., s'en est émue, évoquant lundi une «énorme barrière de haine et de méfiance» ce qui serait encore peu dire, si la chose recouvrait au moins un projet politique. Mais là, rien de clairement perceptible. Bientôt deux années. Presque deux ans d'Intifada recommencée, des milliers de morts et des centaines d'attentats advenus et à venir, dont cha
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