Menu
Libération

Bon sens en Europe, non-sens en France

Article réservé aux abonnés
publié le 24 juin 2002 à 0h03

La France est en panne d'Europe. Sur tous les grands sujets, elle est devenue le point de blocage. Nos partenaires européens, l'Allemagne en premier, sont excédés de l'immobilisme français, et ne le cachent plus. Ils ont mis cela sur le compte de la cohabitation, mais risquent de bientôt découvrir que le mal est plus profond. Comme le progrès économique, chaque étape d'intégration prépare l'étape suivante. Dans les deux cas, chaque étape est globalement bonne, mais crée des gagnants et des perdants. Aux premiers de convaincre et de compenser les seconds. Or c'est précisément ce que nous ne savons pas faire. Chaque groupe de perdants est bien organisé en groupe de pression et s'ingénie à bloquer toute tentative de réforme : grèves, prises en otage du public, accointances politiques. Lorsque l'intérêt collectif est approprié par les intérêts particuliers, les difficultés ne sont pas loin. Nous y sommes, comme le montre un petit tour d'horizon des questions européennes.

L'élargissement va amener dans l'UE des millions d'agriculteurs. Si rien n'est fait, le budget de la PAC va exploser. Le bon sens serait de mettre un terme à la PAC, un non-sens économique dont se plaignent, au premier chef, les agriculteurs sérieux, lassés de leur statut d'assistés encouragés à produire des excédents dans un monde de famine. Mais les organisations syndicales qui font leur fromage de la défense des intérêts acquis sont déterminées à ne rien lâcher. Et nos ministres de l'Agriculture doivent aller