Eh bien ! ça tombe comme à Gravelotte, là... Après échéances électorales, les procédures judiciaires ont le mérite de dire bien haut ce que les professions de foi n'osèrent inscrire noir sur blanc. A Arnaud Montebourg, Gaudin suggère, avec des accents de parrain et sans rire du tout, de «faire un peu attention à ce qu'il dit», et son compère de l'UDF Morin applaudit très fort à l'embastillement de José Bové ; sur le bureau d'où je vous écris se chevauchent cavalièrement trois citations à comparaître que nous envoient en rafale Mme Laguiller, M. Le Pen et M. Meyssan (1), mais la proximité de l'une et des autres ne nous réjouit pas ; et de ces chicanes systématiques, Daniel Mermet fait les frais pour l'exemple, quand des réactions d'auditeurs de France Inter à ses reportages de Là-bas si j'y suis, en Israël et à Gaza, lui valent un vicieux procès initié par des qui, pieusement, voient de l'antisémitisme partout (lire Libération de samedi).
Un peu comme le substitut du procureur de Chambéry, poursuivant en un procès infamant Sébastien Jolivet, militant de la LCR. Un graffiti dont celui-ci nie être l'auteur («Sharon assassin», avec des «S» en runes (2), bien peu dans la manière de l'agit'prop'trotskiste), mais découvert près des affiches qu'il collait, a amené M. le Substitut à requalifier une «dégradation de mobilier urbain» en, excusez du peu !, «provocation à la discrimination d'une nationalité à caractère racial» (sic). M. le Substitut, qui brait dans le sens du vent, réclame