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Libération

Je fais quoi, maintenant ?

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publié le 2 juillet 2002 à 0h16

Je m'appelle Jean-Marie Messier, et j'ai passé un assez mauvais week-end. Bien sûr, je sentais que les gens ne m'aimaient plus tout à fait. Pourtant, ils m'ont bien aimé. Quand ils ont cru que j'avais niqué les Américains, ils me passaient tout. On croit qu'ils n'aiment pas les maîtres de l'univers, mais même ça, ça se discute. Avec moi, les Français en général et mes salariés en particulier ont tous été un peu champions du monde. On se retrouvait dans Paris Match où je les faisais rire, avec mes chaussettes à trous, mais sans malveillance, parce que 400 m2 à Manhattan... D'ailleurs, si mes chers amis et administrateurs n'avaient décidé de me faire la peau, les choses auraient pu s'arranger. Avec le peuple d'en bas, ça s'est toujours arrangé. Si le peuple de Canal Plus ne m'a pendu qu'en effigie, ça prouve bien qu'il y avait encore de la marge, non ? Maintenant, bien sûr, on va dire que j'ai fait, que j'ai dit, pas mal de conneries. Mais à part des dettes, on me reproche quoi, au juste ? Mes bons mots relatifs à la fin de la french exception culturelle ? Je l'ai pourtant bien tuée, non ? Ah ! oui... Mon salaire... L'auto-augmentation de mon salaire en 2001, 66 % de rab après impôts en 2001, et alors ? Les patrons, c'est comme les footballeurs... Vous pensiez que ça peut rester au top des quinze années consécutives ? Pardon ? J'avais dit ça, moi ? Oui, c'est vrai, mais je parlais de moi, là, pas des patrons en général, et si je ne l'avais pas cru, je ne l'aurais pas dit. D'ai