Le 11 septembre 2001 fut à la fois la plus grande réussite d'une mouvance activiste religieuse appelons-la «djihadiste» et le plus grand échec des services de renseignements américains, en particulier du FBI. Depuis lors, les Etats-Unis ont tenté de régler le problème «à l'américaine» avec une débauche de moyens militaires. Ainsi, l'Afghanistan paraît ne plus être désormais la base arrière des terroristes. En soi, c'est là un indéniable succès qui reste pourtant fragile, car tôt ou tard se posera la question de la présence des troupes occidentales sur place (comment éviter leur enlisement ?) et du destin de l'Afghanistan sur le long terme.
En matière de sécurité intérieure, l'exécutif américain a décidé d'appliquer le principe de précaution maximal : les médias et les citoyens occidentaux sont donc saturés d'alertes (une vingtaine depuis le 11 septembre ?) Ce choix a certes plusieurs raisons : politicienne (protéger M. Bush des critiques démocrates), électoraliste (gagner les élections intermédiaires), mais surtout prise de conscience que l'essentiel pourrait bien ne pas se jouer à l'étranger mais sur le sol américain lui-même. Et là, pour l'instant, il est probable que la partie est mal engagée.
D'abord, l'ennemi paraît simplifié, au moins dans les propos officiels. Les Américains ont l'habitude de donner des noms à des organisations qui n'en ont pas. «Cosa Nostra» est ainsi une invention policière. De la même façon, c'est la justice américaine qui paraît avoir inventé le