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Libération
TRIBUNE

Renforcer le contrôle des marchés

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par Philippe DESSERTINE
publié le 5 juillet 2002 à 0h18

Les affaires de truquage de comptes dont Vivendi, WorldCom et Xerox sont les derniers avatars, n'en finissent pas de miner la confiance des marchés mondiaux. Monsieur Messier est sanctionné par ses administrateurs, le président des Etats-Unis parle de jeter en prison les dirigeants ayant couvert les pratiques illicites. Si le manque de vertu à l'origine de telles catastrophes doit être réprimé, il n'en reste pas moins que l'économie mondiale ne peut être à ce point fragile qu'elle serait à la merci de l'amoralité de quelques individus, aussi haut placés soient-ils. Ce que révèlent ces affaires, c'est avant tout l'insupportable fragilité d'un système.

L'enjeu est capital. Une information financière irréprochable est indispensable au bon fonctionnement d'une économie libérale. En réponse à la grande dépression de 1929, et pour éviter une nouvelle crise, les autorités américaines créèrent la SEC (Securities and Exchange Commission) dont le seul objet était de garantir la qualité de l'information émise sur les marchés boursiers. Pour mener à bien cette mission, des moyens considérables, financiers et juridiques, furent accordés par le Congrès, puis constamment renouvelés. De manière régulière, la SEC n'hésita pas à provoquer de grands bouleversements autour de l'information financière comme en 1959 et 1973, quand les pratiques ou les règles de comptabilité ne lui paraissaient plus conformes à une réalité changeante.

Au tournant des années 90, les Américains regardèrent la question