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Libération

L'hypocrisie du CSA sur le porno

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publié le 13 juillet 2002 à 0h24

Le CSA, qui se demandait comment il allait pouvoir occuper ces prochains mois, a trouvé une idée à la mesure de son titre de gendarme du PAF : interdire toute diffusion de films à caractère pornographique. La raison évoquée par cette assemblée bien-pensante est la facilité d'accès du public non autorisé à ces diffusions et qu'il est dommageable que ces films de cul soient le premier contact dudit public avec la sexualité.

Or différentes techniques, toutes très simples à mettre en oeuvre (cryptage en amont, accès codé en aval), permettraient d'éviter cela pour peu qu'on les applique avec plus de rigueur. Mais, surtout, les membres de la prude assemblée semblent avoir oublié que la découverte de la sexualité par l'adolescent passe toujours, dans la grande majorité des cas, par la transgression. Aujourd'hui celle du décodeur des parents, hier tricher sur son âge pour aller acheter les Folies de Paris-Hollywood chez un marchand de journaux raisonnablement éloigné de son domicile, ou encore se passer, glissées dans les feuilles d'un cahier, les photos pornographiques que le plus déluré de la classe avait subtilisées à son père. De toute façon, cette interdiction ne réglera en rien le contrôle des autres supports habituels de la pornographie (journaux, cassettes vidéo, CD, Internet, etc.), et la diffusion des films intervenant à des horaires où les enfants sont (ou devraient être) couchés, quant à elle ne fera que pénaliser leurs parents.

Alors, bêtise ? Démagogie ? Tentation de ret