Dans l'interview accordée au journal Libération (1), le Dr Antinori fait référence à la visite qu'il a effectuée à l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) de Jouy-en-Josas en février 1999, pour voir comment étaient mises en oeuvre, dans mon laboratoire, les techniques de clonage chez l'animal. Nous étions alors l'un des rares laboratoires dans le monde à avoir pu démontrer, après l'équipe du Roslin Institut d'Edimbourg (célèbre pour avoir fait naître le mouton Dolly), que le clonage, c'est-à-dire le transfert d'un noyau somatique adulte dans un ovule énucléé, pouvait aussi donner naissance à un animal viable chez une autre espèce, en l'occurrence l'espèce bovine. Au cours des deux demi-journées que M. Antinori a passées à l'INRA avec mes collègues Xavier Vignon et Yvan Heyman, nous lui avons fait part de nos observations sur les pathologies qui affectaient très fréquemment le développement foetal d'animaux que la revue Nature avait, dès 1997, appelés «clones». Nous lui avons aussi montré comment le clonage pouvait permettre d'étudier sous un jour nouveau les mécanismes fondamentaux qui président à la différenciation des cellules et à leur organisation au sein de cet organisme complexe qu'est l'embryon de mammifère en développement. La référence à cette visite, qui aura permis au Dr. Antinori de voir très tôt la mise en oeuvre chez l'animal d'une technique dont il promeut, depuis, l'utilisation en reproduction humaine, me conduit à trois remarques et à une mise
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Contre le clonage reproductif humain
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par Jean-Paul RENARD
publié le 19 juillet 2002 à 0h26
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