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Libération
TRIBUNE

L'illusion de la solution carcérale

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par Patrick Marest
publié le 25 juillet 2002 à 0h29

En moins de deux années, la controverse autour de la situation des prisons a changé de nature. L'époque des rapports d'enquêtes parlementaires et des débats sur le sens de la peine et les droits des détenus semble aujourd'hui lointaine. Désormais, l'heure est à l'augmentation du nombre de places disponibles.

Interrogé au printemps sur l'opportunité de continuer à augmenter la capacité du «parc pénitentiaire», le chef de l'Etat avait inscrit cette perspective dans son programme. «Ne serait-ce que pour respecter la loi en permettant à l'emprisonnement d'avoir lieu dans des conditions décentes et de nature à favoriser la prévention de la récidive», avait-il répondu à l'Observatoire international des prisons. Aujourd'hui, le nouveau gouvernement a décidé de s'engager dans un plan de construction de 11 000 places de prison. Quatre mille «rénovées» et sept mille «nouvelles», selon le ministre de la Justice, Dominique Perben. Pour justifier cette démarche, le garde des Sceaux, tout comme son commis bâtisseur Pierre Bédier, titulaire d'un insolite secrétariat d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, invoquent notamment la réduction de la surpopulation carcérale.

La création de 7 000 nouvelles places ne permettra pas d'en finir avec le phénomène récurrent de l'engorgement des prisons. Les 17 000 qui sont sorties de terre durant les quinze dernières années relevaient de la même dramatique illusion. En effet, on se retrouve aujourd'hui dans la même situation. Avec 47 000 places d