Pour le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Donald Rumsfeld, la question n'est pas de savoir si les Etats-Unis sont décidés à attaquer l'Irak pour se débarrasser de Saddam Hussein, mais de dire quand ils le feront. Le président Bush, lors d'une conférence de presse surprise le 8 juillet, n'a pas hésité à proclamer qu'il emploierait «tous les moyens» pour expulser de son trône le raïs irakien. «Tous les moyens», cela signifie la guerre, puisque les autres procédés, sanctions, coups d'Etat, insurrections, révoltes, ont tous échoué.
Voir une démocratie assaillir l'Irak, délibérément, sans vraie provocation de sa part, en contradiction formelle avec le droit des gens et la charte des Nations unies serait extraordinaire, l'opération, nullement assurée du succès. A l'intérieur des Etats-Unis, le projet ne suscite pas l'enthousiasme. C'est le cas au Pentagone. Les obstacles techniques, même s'ils sont surmontables, sont nombreux. L'opinion publique commence à fléchir. Hors du pays, et contrairement à ce qui s'est passé lors de la campagne d'Afghanistan, les oppositions politiques pourraient être virulentes, surtout chez les Etats arabes et musulmans, jusqu'à constituer une gêne pour la manoeuvre. En dépit de la détermination affichée de l'administration républicaine, on a peine à croire en la mise en oeuvre de pareille folie.
Certes, au-delà d'un espoir de réélection, George W. Bush a quelques motifs de s'en prendre à l'Irak. Le premier, officiel, est bien connu. L'hypothétique