Depuis des semaines, les dirigeants de la gauche en appellent au débat. Nous les prenons au mot et voulons faire de ce qui pourrait n'être qu'un pensum, une véritable occasion pour, enfin, poser des questions qui n'avaient plus droit de cité. Nous ne voulons pas d'un simulacre de débat ; nous voulons prendre le temps, aller au fond, réfléchir pour dans dix ans, pour nos enfants, pour les générations futures. Pour une fois, nous voudrions poser des questions naïves, idiotes, insensées. Pour une fois, nous voudrions débattre avec les nôtres de nos visions de la société, de nos espoirs, de nos manières d'imaginer la société de demain. Ce qui nous réunit, nous qui avons entre 20 et 40 ans, c'est d'être membres ou proches du Parti socialiste, parfois par dépit, toujours par attachement viscéral à un réformisme radical et d'espérer que ce parti, peu à peu, s'imprègne de nos soucis, de nos angoisses et de nos révoltes et prenne enfin en considération des questions qui ne peuvent pas être résolues par les dispositifs classiques qu'ont inventé technocrates et économistes devenus conseillers des princes. Les modèles macroéconomiques, points de PIB, taux de cotisations sous plafond et autres lettres de cadrage ne suffisent pas. Nos questions, qui ne peuvent être résolues qu'au terme de débats démocratiques approfondis, élargis, décentralisés, les voici, pêle-mêle :
Dans quel type de société voulons-nous vivre dans dix ou vingt ans ? Dans une société qui aura laissé toutes ses chances