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Libération
TRIBUNE

Le juste prix du commerce équitable

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Alors que l¹industrie caféière a fait d¹énormes bénéfices, les producteurs de café ont vu leurs revenus chuter de plus de la moitié.
par Victor FERREIRA
publié le 29 août 2002 à 0h46

Dans ces mêmes colonnes, Pascal Lamy, commissaire européen chargé du commerce, appelait de ses voeux «une prise de conscience sur le rôle que le commerce international peut jouer en faveur du développement durable» (Libération du 22 août 2002).

Comment les milliards d'êtres humains n'ayant accès ni à une alimentation suffisante et à l'eau potable, ni à l'éducation et à l'électricité, et victimes de maladies, conflits et catastrophes naturelles pourraient-ils s'impliquer dans le commerce international ? Si la fin des subventions aux exportations européennes et américaines des produits agricoles vers les pays en développement ­ dont les paysans du Sud subissent de plein fouet la concurrence inégale et dévastatrice ­, si l'augmentation de l'aide publique au développement et si l'annulation de la dette des pays pauvres étaient effectives, alors en effet le commerce international pourrait jouer un rôle positif en faveur du développement durable. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Le commerce équitable constitue, lui, une partie de la solution. Mais qu'entend-on par commerce équitable ?

Pascal Lamy semble avoir une vision différente de celle des acteurs qui le pratiquent au quotidien. Comme le label Max Havelaar au sein de FLO-International (1), qui représentent aujourd'hui 800 000 producteurs au Sud, 300 importateurs et entreprises, 46 000 points de vente de la grande distribution et de boutiques spécialisées au Nord. Pascal Lamy propose la mise en place de «centres pour le commerce