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Libération
TRIBUNE

Les vraies dérives du Parti socialiste

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par Gérard BERTHIOT, Stéphane DELPEYRAT, Jean GUERARD, Jean Mallot et Olivier THOMAS
publié le 30 août 2002 à 0h47

Ainsi, tout irait pour le mieux dans l'hémisphère gauche de la politique. Répondant avec vivacité à ceux qui s'interrogent sur la triple défaite subie par la gauche plurielle et l'imputent pour l'essentiel à une évolution sociale-libérale, Henri Weber rétorque (dans Le Monde du 20 août) qu'il s'agit là d'une «dérive imaginaire».

Excellant depuis longtemps dans le rôle de «gardien de ligne», notre camarade ne nous épargne rien : ni les citations tronquées des motions de congrès, ni la confusion des scrutins pour étayer des interprétations électorales curieuses, ni les références sommaires au glossaire du penseur initié, ni la leçon de choses. Nous apprenons ainsi que nous confondrions économie de marché et libéralisme ! Pire, nous ignorerions que nous sommes pour l'économie de marché, mais contre la société de marché... bref pour «l'économie sociale de marché» ! Ludwig Erhard, chancelier conservateur allemand, inventeur du concept dans les années 1950, doit se retourner dans sa tombe ! Cela nous vaut évidemment la condamnation suprême : être accusés de cataracte marxiste et rejetés, au carbone 14, dans l'archéo-socialisme !

Malheureusement, le sinistre 21 avril n'a pas été, lui, «imaginaire». Pas plus que les millions d'électeurs de gauche qui se sont portés en aussi grand nombre sur les autres candidats de gauche que sur le nôtre. Pas «imaginaire» non plus, la coupure visible entre les quartiers populaires et le vote socialiste depuis 2001, leur abstention croissante, la pouss