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Libération
TRIBUNE

Repenser la prévention du sida

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par Christian SAOUT
publié le 30 août 2002 à 0h47

En matière de VIH/sida, la prévention n'a pas connu, dans les pays occidentaux, des évolutions aussi fracassantes que celles qui se sont opérées dans le monde des traitements. Nous avons besoin de rechercher les raisons de ce «relatif échec». La prévention du sida tient, depuis le départ, dans la croyance assez simple qu'en affirmant avec force un message intimant d'utiliser différents outils de prévention on parviendra à réduire le nombre des contaminations. C'est sur ce cadre classique que l'on a présenté, et combien avec raison, l'utilisation du préservatif ou des seringues stériles comme les seuls moyens de lutte.

Les messages ont été variés, du consensuel au plus osé, pas trop osé mais suffisamment pour encourir la censure d'Etat. Et ça a marché certes mais pas en isolation. Ceci a dû être accompagné d'actions de proximité destinées à des populations vulnérables, et aussi de démarche en faveur de la reconnaissance sociale de ces groupes ou de ces personnes. C'est avec cette stratégie que notre pays a obtenu ce qu'il faut bien appeler un «cantonnement» de l'épidémie. Mais une épidémie contenue n'est pas, loin de là, éradiquée : la France enregistre quelque 5 000 nouvelles contaminations par an !

D'autant, qu'en France et dans les autres pays occidentaux, nous voici confrontés à une nouvelle donne : l'abandon ou l'incapacité à utiliser les outils de précaution. Chez les gays, mais aussi chez les hétéros ou les bi. Les enquêtes de l'Institut national de veille sanitaire et n