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Libération
TRIBUNE

Autopsie du parti de la réforme par En Temps Réel (*)

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publié le 31 août 2002 à 0h48

Il existe en France, depuis plusieurs décennies, un «parti de la réforme», doté d'un «programme commun» reposant sur un consensus social-démocrate.

La première contrainte qui s'impose à lui est celle du «management» de l'Etat. Il n'assimile pas la puissance publique à l'entreprise, mais tire volontiers profit de la modernisation de la gestion privée pour rechercher les voies d'une meilleure efficacité publique. Ainsi le consensus réformateur se complète-t-il d'une reconnaissance, sans enthousiasme, de la nécessité d'accepter quelques mécanismes de rationalité économique. Un peu de libéralisation sera introduit, non par acte de foi, mais par concession à la nécessité. Au total donc, un groupe restreint, homogène, en situation de responsabilité, se retrouve dans la conviction qu'il existe un «modèle social français», souhaité par tous ou presque, et qu'il faut simplement le réformer pour le sauver de lui-même. Le consensus réformiste est devenu, de fait, conservateur [...].

Les élections de 2002, après celles de 1997, ont manifesté le rejet, par une large majorité des électeurs, de cette approche et donc signé l'échec du parti de la réforme. La double vague populiste et protestataire du premier tour de la présidentielle l'a affaibli en réduisant à la portion congrue la part des partis de gouvernement, où son influence est naturellement la plus forte.

Pour autant, l'interprétation de ce rejet n'est pas simple : vise-t-il le principe même de la réforme ? La façon de faire du parti