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Libération

Des socialistes sans socialisme

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publié le 31 août 2002 à 0h48

Les lendemains de défaite et les retours dans l'opposition se traduisent toujours par des remises en cause brutales, souvent inélégantes mais inévitables et finalement utiles. Le PS, principal vaincu puisqu'il exerçait l'essentiel du pouvoir, ne pouvait échapper à la règle. Le voici donc contraint de réexaminer ses alliances, d'évaluer ses dirigeants, de s'interroger sur sa base sociale, de remettre à plat son idéologie. En fait, la seule question vraiment complexe concerne l'idéologie. S'agissant des alliances, le PS sait bien que, quelle que soit la formule finale, il faudra en arriver à une coalition de tous les partis de gauche parlementaires, faute de quoi la défaite serait assurée. Cette alliance devra même vraisemblablement passer par des investitures uniques dès le premier tour. La constitution de l'UMP et l'évolution des modes de scrutin l'imposent : il y aura soit union soit déroute.

Faudra-t-il aller jusqu'à une fédération ? Un simple cartel électoral ne suffira plus face à un parti rassemblant toute la droite parlementaire et ne laissant subsister qu'un centre payant son indépendance de son exiguïté. De même, le problème du leadership ne se pose pas réellement, puisqu'aucun dirigeant n'est actuellement susceptible de rassembler une majorité aussi large que celle pilotée par François Hollande; or, après le choc du 21 avril, la priorité est plus au rassemblement qu'au clivage. Quant à l'éloignement de l'électorat populaire, il ne sera conjuré que par l'élaboration d