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Libération

Le retour du meuble Empire

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publié le 31 août 2002 à 0h48

Les écoliers sont catégoriques et les politiques aussi : c'est la rentrée. Phénomène qui, avec la régularité d'une chasse d'eau détraquée, rythme les saisons aussi sûrement que le chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens, la trêve des confiseurs ou, en cas de chutes de neige dans le couloir rhodanien, l'increvable «la France grelotte.» Mais qui ose encore enfoncer des clous aussi rouillés dans des planches aussi pourries ? Le bon sens populaire, dirait-on. Mais aussi, non moins immarcescible, son porte-voix sempiternel, le présentateur de JT, plus connu ad æternam sous le sigle de PPDA. Il suffit (Libération du 29 août) de revoir son visage de menhir triste (Poivre se dit d'Arvor), pour réaliser que, tels le refoulé et son fameux retour, on ne l'avait pas oublié. Infourguable, même dans un vide-grenier de l'été. Logique. PPDA fait partie des meubles, bien mieux, PPDA meuble. Et ça fait 22 ans que ça dure. On dirait les états de service d'un vieux maréchal d'Empire et, à ce titre, tels les foutriquets napoléoniens qui s'autoproclamaient prince de la Neva ou duc de Dantzig, il mérite bien l'intégralité de sa noblesse d'opérette : Patrick Poivre, d'Arvor, de 20 h 00, de TF1. Vingt-deux années de guerre de l'info ou, pis, de repos éternel. Car, aussi bien, PPDA pourrait nous annoncer «sans transition» que la centrale atomique vient de sauter sans qu'il soit cependant nécessaire, «les autorités sont formelles», de s'alarmer. Une lampe d'appoint, une veilleuse. Mais, surtou