France Culture retransmettra intégralement, au cours de la nuit du 11 au 12 septembre le colloque «Penser le 11 septembre», organisé mardi prochain par le Centre d'études et de recherches internationales (Ceri-Sciences-Po)
en collaboration avec «Libération» (contact pour inscriptions : info@ceri-sciences-po.org). On lira d'ici là, dans les pages Rebonds, les contributions de quelques-uns des participants.
Le 11 septembre constitue-t-il une rupture radicale dans l'histoire des relations internationales ? Vu de Pékin, sans doute pas. Pour les responsables de la diplomatie chinoise, l'événement aura, dans un premier temps, constitué une aubaine. Depuis le massacre de Tian Anmen en effet, chaque nouveau président américain a inauguré son mandat par une attitude de fermeté face aux «dictateurs» de Pékin. En 1992, Bill Clinton insistait sur la nécessité de respecter les droits de l'homme avant de s'engager, au cours de son deuxième mandat, dans la construction d'un «partenariat stratégique» avec la Chine. Lors de la campagne électorale de l'an 2000, George Bush Jr. s'était montré plus radical dans ses critiques que son prédécesseur en 1992, puisqu'il avait dépeint l'empire du Milieu comme un «concurrent stratégique» qu'il fallait contenir par tous les moyens. L'influence du lobby taïwanais et des milieux intégristes religieux auprès du nouveau président, l'anticommunisme militant du vice-président et du secrétaire à la Défense laissaient présager que la nouvelle administration allai