«Le cancer c'est un véritable drame national qui exige un effort considérable de recherche, de prévention et de dépistage.» Dans son intervention du 14 juillet 2002, le président Chirac a situé la lutte contre le cancer au rang des «trois grands chantiers» de son quinquennat (1). Cette initiative est d'autant plus forte qu'il ne s'agit pas là d'une maladie émergente ; son histoire est tissée d'annonces, de résolutions et d'espoirs souvent démentis par les faits.
Cet acte politique n'en trouve que plus de valeur, ne serait-ce que par les risques qu'il comporte : un échec serait lourd de conséquences. Le chef de l'...tat exprime publiquement l'attachement que doit témoigner notre société à des personnes affectées par une maladie grave. Quand les peurs, le déni, voire le mépris contribuent à l'exclusion, la réponse s'impose tout d'abord en termes de démocratie. Reconnaître et préserver la dignité, les droits et donc la citoyenneté lorsque le lien social semble altéré par la maladie, relève d'une obligation qu'il convient d'affirmer de manière explicite. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a consacré la notion de démocratie sanitaire : «Le droit fondamental à la protection de la santé doit être mis en oeuvre par tous les moyens disponibles au bénéfice de toute personne.» (art. L. 1110-1).
Lutter contre une maladie avec ses conséquences humaines, psychologiques et sociales en considérant cette mission comme une priorité national