«Une fleur de corail que le soleil arrose/
C'est peut-être pour ça malgré ton rouge et noir/
C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose/»
Ces quelques paroles de la chanson Toulouse de Claude Nougaro témoignent de la gaieté, de la désinvolture et de la fraîcheur de cette ville. Cependant, la vie qui lui était attribuée s'est retrouvée arrêtée un 21 septembre 2001. A 10 h 17, par une journée ensoleillée, le ciel s'est entaché d'un nuage chimique, endeuillant par la suite le reste de la ville.
Certes, ce vendredi-là n'a pas ému mondialement. Son nombre de victimes et de dégâts n'est que de maigre apparence face aux tragiques évènements de New York.
Toulouse s'est assombrie en un jour mais reste meurtrie un an après. Depuis ce maudit vendredi, les Toulousains terrés dans leurs souvenirs ne voyaient plus en AZF, Tolochimie et la SNPE que leurs propres fossoyeurs. La crainte d'une nouvelle explosion errait et demeurait dans l'esprit.
Puis les mois se révélèrent cauchemardesques : nous tous, Toulousains victimes de la catastrophe, en vînmes à détester les sirènes d'ambulance et de pompiers, à appréhender le moindre bruit, qui nous faisait tressaillir d'angoisse ou «bourdonner» les oreilles.
Il faut savoir que l'on n'en sort pas psychologiquement indemnes, que l'on broie du noir à longueur de journée, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit ; notamment quand on sait que papa a frôlé la mort et que la société familiale n'est plus qu'un amas de débris de glaces, de tôles et de