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Libération

Vers le taux zéro

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publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Les Bourses n'en finissent pas de plonger. Le spectre de 1929 n'est pas loin, et n'est plus vraiment déplacé. Que, l'année dernière, la fin de la bulle créée par un engouement excessif envers la «révolution informatique» ait entraîné les cours à la baisse, n'avait rien de dramatique, ce n'était qu'un simple retour aux réalités. Que les attentats du 11 septembre aient créé une déprime passagère, c'est normal. Mais là, ces chutes des cours répétées, sans que rien vraiment ne les justifie, voilà de quoi commencer à s'angoisser. Et c'est cette angoisse qui devient le problème. Nos prévisionnistes passent leur temps à revoir leurs chiffres à la baisse, le budget plonge et le chômage remonte.

Tout a commencé à se dérégler au printemps, au moment où la reprise prenait corps. C'est la crise Enron, bientôt suivie d'autres affaires scandaleuses, qui a déclenché la tourmente aux Etats-Unis. Que des dirigeants d'entreprise soient indélicats n'est pas nouveau. Que les cabinets d'audit fassent preuve de légèreté ne surprendra personne. Ce qui est nouveau, c'est l'impression que ces pratiques se sont développées de manière épidémique. Les mauvaises nouvelles, un temps différées ou volontairement masquées, se sont alors accumulées. Les investisseurs vivent désormais dans l'attente d'autres révélations nauséabondes. Nul ne sait quand, ni où, mais tout le monde est sûr que d'autres surprises pénibles sont en route. Peu importe que l'écrasante majorité des entreprises soient honnêtement gérées,